mercredi 24 février 2010

Rumble

Suivi la rivière
Qui défilait
Dans l’air frais d’une aurore rose et bleue,
Des filets de brume claire s’effilochaient en remontant des eaux noires
Tout autour et dans le lointain, la rumeur de la ville qui s’éveillait
Toute une vie grouillante
Bien au-delà des coteaux
Comme un grondement de bête affamée
Les flots de halos lumineux des files de véhicules
Longs serpents bienveillants
Impatients de faire vivre ce jour tout neuf
Aux autres vivants
Du monde encore endormis
Des chauffeurs invisibles derrière leurs vitres noires
De longues traînées de feu
Blanches et jaunes
Comme des traces de craie
Laissées par des enfants
Sur le sol granuleux
Un soleil à peine né incendiait l’horizon par-dessous les nuages
Et tout cet univers immense gris bleu comme l’ardoise,
Mauve et rouge mélangés comme des reflets de soie
Dans un coin de pénombre
Avec la certitude
Soudain,
Que tout irait au bout,
Que ce monde magique irait s’incendier
Se consumer dans une débauche d’horreurs
Une énergie joyeuse et cataclysmique
La fête païenne orgasmique fatale
Et perdue au milieu de cette vision extatique,
La petite musique de ton souffle
Que je devine au loin,
Quelque part dans la vallée
Avec la vie qui doucement
Sans impatience,
Palpite dans ta gorge.

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