mercredi 29 mai 2013

Sans titre

Tu sues.

Les cartes irisées d’une moiteur opaline
Sur tes flancs qui palpitent
Forges d’airain où l’obscurité fond
Le viatique des songes
Qui me mènent
Par tes chemins poreux
Direct
Au cœur de toi.
Autour de nous l’air se fige
Mais ce sont
Qui le saura car je suis sur ton île ?
D’immenses charrois
De flores oniriques redevenues lumière
Et que je bois ta bouche fiole
Où tout est suspendu
Aux intenses bourrasques aux accents emmêlés
Comme entre chaîne et trame
Aux sanglots de nos sangs
Palpitations écloses de veines vides et pleines
Qu’on lampera soudain
Et refouleront sec
En de sublimes abandons
Caillots ténus de peine
Que dissoudra comme un onguent soyeux
L’acide délicieux de ces instants fragiles

Le regain lourd
Des champs de solitude
L’aigre chagrin
Des jours anciens.

Par contre, je ne sais pas pourquoi

Ce truc est tombé, une espèce de morceau de je-ne-sais-quoi,
Il a virevolté dans l’air, et il est tombé jusqu’au fond de ce trou,
Un genre de puits, dont le fond était éclairé par le soleil.
Il était midi.
Comme dans un film au ralenti, le truc a tourné lentement sur lui-même,
Proposant tour à tour ses faces rapeuses à la lumière,
Et quand il a touché le fond, il s’est immobilisé
Après quelques derniers sursauts.
Une espèce de temps froid a pris possession de l’endroit.
Quand tu marches sur le sable de l’estran,
Tout de suite,
Une petite flaque d’eau salée se forme, au creux de ton empreinte.
Mais ce n’est pas de ta faute.
On prend un petit apéro
Pour faire semblant que c’est un jour spécial,
Mais finalement, on va se coucher tôt parce qu’il fait froid.
Je surveille ton équilibre.
Tu essaies de tenir sur la corde.
C’est bien.