samedi 7 décembre 2013

Ces petites ridules

Autour de tes yeux
Code barre de ta sagesse
Que j’aime à scanner
Quand tu passes à la caisse
Mais cesse de râler
Pour toi ça ne coûtera rien
J’approuve la gratuité
Des transports en commun

jeudi 28 novembre 2013

En marge d'une enfance heureuse

Sont assurément
Somewhere
Des sous-bois clairets
Plein de brume et de lumière
Où parfois s’époumonent
Des oiseaux d’autrefois.

La gentillesse point barre

Une insomnie comme je les aime.
Lecture d’Emmanuel Carrère, puis somnolence et retour dans les songes, en repensant à C.
Bannir les modes et les tendances, soutenir sans faille les coeurs francs, sans artifice. Tuer l’humour blessant, chambrer mortuaire.
Je me suis dit : quelle différence y a t-il entre moi, couché dans mon grand lit, presque assis sur mes deux oreillers pour lire, les mains jointes sur la poitrine, réendormi doucement les lunettes encore sur le nez, le coeur battant
et moi,
dans la même position, le coeur cessé ?
Rien.
Quelques formalités pour les vivants.
Et que restera t-il des grands moments de ce bonheur limpide dans le pâle soleil d’automne ?
Une évidence impossible à évider, celle de la pure gentillesse.
J’en ai fait un portrait.
Qui peut dire qu’il est raté puisque tout y est ?


mur

jeudi 14 novembre 2013

Il suffirait

Que cette pomme elle explose entre toi et mon moi que j’ai.
C’est facile à dire et ça me fait du bien, pourquoi je m’en priverais ?
On se dirait tiens c’est nouveau, et les cordes qui tomberaient comme des vaches d’hallebardes espagnoles
Nous submergeraient mais disons comme ça entre nous que ce ne serait plus de l’eau on dirait tiens on dirait que ça tombe sec aujourd’hui.
Ah oui tiens c’est vrai, tu dirais c’est peut-être parce que c’est la very première fois que je me rends compte qu’il serait grand temps, ah oui tiens.
Et toi, tu ouvrirais tes yeux tout mouillés, mais ce ne serait pas de la vraie pluie. Et des fois, enfin, à la fin, c’est moi que tu verrais.
Mais des fois non et quoi c’est bon, ça se peut, j’ai pas le don de la Lybie cuitée (quand on a les tripes au lit) alors s’il vous plait mais bon, aussi, c’est tellement long un entracte à la fin alors c’est quand qu’on l’entame,
Cette pomme hein ?


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Photo : Alexandra vallenti-Batteuses

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lundi 4 novembre 2013

Rose Patagonie

Quand tu poses tes petits pieds sur les chemins moussus
Il n’y a plus guère que le vent pour m’empêcher
De te susurrer des trucs qui te feront me regarder
Avec ce petit sourire mi-fugue mi-raison
Et là je fonds comme ces glaciers patagons
Par le réchauffement de ta planète
Comme j’aime tes joues roses
Et le vent que tu flaires
Seul saura le hamac comme nous serons lassés
Affalés dedans là comme deux babiroussas
Se pourléchant
Le museau frais
Et réchauffant
Par frottement
Nos rouges couennes

dimanche 29 septembre 2013

J'attends au bord du monde si fermement

Comme hurlent les chiens aux lunes argentines
Décoction de tes nuits,
Le son de ton silence.

Qu’en inspirant tes sangs juste au fond de taorte
J’agraisse ton souffle-fil en tranches fines et fougueux,
Puis contournant cette omoplate saillante de tes eaux
Voilà c’est des jabots imagine sinon quoi
Les pépins de seins frêles où se surligne
En un douteux clic gauche de ta peau fière
Tes rimels s’entrouvrent et mes rimes, elles, s’en trouvent
De cette gaucherie-là qui dilue tes magies
C’était donc là que sonnait le glas de ces comas-ci,
Tu cervelais profond ?
Ce que peu me chauffe
Je prends ton pied et tu surcoules va !
Comme un vaisseau sombrant dans le noir supermal
Lacryphile oblivion pose ton avion
Tu es bien sur ma piste, dès lors suis droit
Ces spermaliens tatoués tu ne sais plus chez où
Mais tu t’en fous. De qui tu suppliscies que ça t’empale chaud-froid
Enfin tu souffres que je t’ouïsse scintillantes gémitations
Dévoile tout surtout, pas de ris sur l’embaume des sublimes lactances
Et ces sentes de sel
Que je lape à tes joues.

lundi 16 septembre 2013

Je reprends ce que tu m'as donné

Je l’encache en mon sein
Je l’entrouve tout gâté
Moisi pourri, mais franchement

J’aime bien

Le noir et blanc sépia instantané de tes mains
Dedans des coquillages
Perdus dispersés
Dans les petites cases en bois
De plumiers sauvages
Qu’on aura égarés
Dans ces garages aux odeurs de ciment
Qui nous font défaillir
Dedans des graviers trésors multicolores
Dedans le pieu fiché
Même pas cap plus
De me regarder
En souriant

Jaune

Je ne sais pas où tu es
mais c’est toi qui t’es perdue
Je n'en suis pas revenu

samedi 14 septembre 2013

Ô le monde de tes épaules

Arrivait que surgissent des câlins d’automne
Quand mes mains sur tes yeux et toi qui criais mais c’était pour pleurer
Surtout ne t’arrête pas berce moi de dedans jusqu’à la nuit frôlante
Si quoi tu titubais tout qui flanchait nous voilà beaux !
Cheveux mêlés aux chardons et tes jambes piquées
Urtiquant nos coeurs béants qui s’épanchaient et cela coulait
Douce, tu riais j’avais le front fendu et toi qui léchais tout ce fiel rose
Sérieuse tout à coup et la bouche maculée tu me disais de tous tes yeux
"Mais tiens toi bien !"
J’avais
Soudain
Si peur
Que tu me rendes à mes parents…

lundi 26 août 2013

Quand tu me mordras jusqu'à 100

Je serai déjà mort depuis longtemps,
Mais entre-temps tiens-toi bien
Tiens-toi bien je te dis à la fin
Nous aurons coulé en d’étranges voilées
Où seuls reposent des brouillards tordus exsangues
Comme ces veaux assassinés qu’on mâchera droit
Des flots du temps alanguis charnus
Tu auras pris goût à sucer (ce qui) ma plaie
Aux lamentinages si vermeils si ensemble profonds comme
Dégageant par un brusque désir tout alentour que moi
Preuve s’il en était
Besoin que je t’aime en somme !

J'aime pas

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Quand tu me coupes en morceaux, ça me démange,
Je sais plus me gratter tellement je suis dispersé
Mais le pire, c’est quand t’en prends un bout
Pour aller le mâchonner aux toilettes
Alors là non,
Excuse moi, mais ça c’est vraiment moche
Je trouve ça indélicat !
Après, j’ai un mal de chien à me rassembler
Et je me reconnais plus.
Je suis tout barbouillé pis après, faut que je me recouse,
J’ai jamais été bon à la broderie,
Ma grand-mère, qu’avait pourtant été dispersée plein de fois,
Ben ça se voyait pas, tellement elle était bonne à la broderie.
Mais le pire c’est quand tu rigoles
Que je me suis tout recousu mélangé,
Ben ça tu vois,
C’est pas cool.


Peinture d’Angry Whistler
trouvée .

dimanche 18 août 2013

Tout ce qui

 traîna en mondiacolor dans le ciel bleu si fade
-Mais l’a tu observé ?-

remplit de suavités les petites alcôves de méchant silence
-Mais l’entendis-tu ?-

colora les gris du jour dans ses replis noirs
-Mais l’as-tu relevé ?-

rehaussa d’un peu d’espoir ces pensers ternes du quotidien plate qui nous affligent
-Mais comment aurais-tu pu le le saisir ?-


Tout ceci
Dans la chaleur folle d’un midi sans joie

Je le vomis à tes pieds !

Remembrance

Quand j’aurai trente ans de moins,
Je coucherai les écorchures
Des champs fleuris de nos amours
Dans des cocons de soi
De nous -te souviens-tu de nos épaules
Quand elles se frôleront ?-
Qui écloront vingt ans plus tôt
Et par le cri primal
De la terreur parturiante
Je rendrai
Mon premier souffle

En forme de clin d'oeil

à Armand le poète.


































































Propositions librement inspirées par :


















et


mercredi 17 juillet 2013

"Le sang qui monte en soi"

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La grande fille se souvient
Elle était petite fille
Cela fait avec tout ça ! Ah ! C’était donc ceci !
Vois comme tout
Est si cordialement creux ! Puis
Elle essuie rageuse
Les filets alcalins
De son sourire amer
Des bribes écorchées
De collants souvenirs

« Le sang qui monte en soi »

Et même ce rouge
Aux joues qu’elle aimait
Respirer la lumière
En poudre les clartés
Fracassantes et tous ces
Devenirs à se hurler les paumes
De rire
Si tant est -qui l’entend- ? Elle aperçoit un truc
Qui picote ses yeux comme une mousse rose
Promesse revécue
De folles anguilles douces
Sous sa roche de lune

Tout baigne dans ses demains
Sanguine
Avec soin


Dessin de Antonella Montes

mercredi 29 mai 2013

Sans titre

Tu sues.

Les cartes irisées d’une moiteur opaline
Sur tes flancs qui palpitent
Forges d’airain où l’obscurité fond
Le viatique des songes
Qui me mènent
Par tes chemins poreux
Direct
Au cœur de toi.
Autour de nous l’air se fige
Mais ce sont
Qui le saura car je suis sur ton île ?
D’immenses charrois
De flores oniriques redevenues lumière
Et que je bois ta bouche fiole
Où tout est suspendu
Aux intenses bourrasques aux accents emmêlés
Comme entre chaîne et trame
Aux sanglots de nos sangs
Palpitations écloses de veines vides et pleines
Qu’on lampera soudain
Et refouleront sec
En de sublimes abandons
Caillots ténus de peine
Que dissoudra comme un onguent soyeux
L’acide délicieux de ces instants fragiles

Le regain lourd
Des champs de solitude
L’aigre chagrin
Des jours anciens.

Par contre, je ne sais pas pourquoi

Ce truc est tombé, une espèce de morceau de je-ne-sais-quoi,
Il a virevolté dans l’air, et il est tombé jusqu’au fond de ce trou,
Un genre de puits, dont le fond était éclairé par le soleil.
Il était midi.
Comme dans un film au ralenti, le truc a tourné lentement sur lui-même,
Proposant tour à tour ses faces rapeuses à la lumière,
Et quand il a touché le fond, il s’est immobilisé
Après quelques derniers sursauts.
Une espèce de temps froid a pris possession de l’endroit.
Quand tu marches sur le sable de l’estran,
Tout de suite,
Une petite flaque d’eau salée se forme, au creux de ton empreinte.
Mais ce n’est pas de ta faute.
On prend un petit apéro
Pour faire semblant que c’est un jour spécial,
Mais finalement, on va se coucher tôt parce qu’il fait froid.
Je surveille ton équilibre.
Tu essaies de tenir sur la corde.
C’est bien.