Assoupie au soleil
Une rombière étalée
Se racle à l'éclater
Une gorge sans pareil
Son écarlate vrombissement laryngique
Saccadé, rafalesque, titanique,
Brisant de plein fouet le méridien silence
Propulse grièvement le toutou brave et grave
Dormant au pied du tas dans un réveil rance
Qui, levant une paupière pour observer l'épave
Songe avec ennui que sa maîtresse s'enrhume
Mais replonge aussitôt en des rêves de levrettes
S'efforçant d'oublier l'infame midinette
Car au fond il s'en fout, elle est con comme la lune
dimanche 16 mai 2010
dimanche 9 mai 2010
Les 103 causes ou l'Amour logorrhée
Je t'aime
Et quand l'eau bout
de mes souvenirs
Je me dis que c'est cuit
Je t'aime
Et je ne bouge plus
Pour ne pas t'abîmer
Je me sais pachyderme
Et toi de porcelaine
Je t'aime
Dans ce grand champ de ruine
Où ne subsiste
Qu'un monument debout
Mon désir de toi
Je t'aime
Et quand je le murmure
Tu souris
Et tu rougis
Un peu
Je t'aime
Et je me demande
Comment tu as fait
Pour vivre sans moi
Quand moi-même
Je n'y arrive pas
Je t'aime
A contresens
Sur la bretelle
De ton chemisier
Je t'aime
Et cela fait longtemps
Que j'ai repéré
Chez toi
Les zones poreuses
Où transpirent
Et osmosent
Les désirs
Je t'aime
En toute exubérance
Malgré surtout à cause de parce que
Tes frêles épaules
Je t'aime
Sans un sou, sans un dessous
Sans rien du tout en fait
Et n'est-ce pas mieux ?
Je t'aime
Parce que tu aimes
Tout ce que j'aime
A l'exception
Des autres filles
Je t'aime
Dans ce grand amphi vide
Où un professeur émérite
T'explique doctement
Preuve à l'appui
Qu'il est dangereux
De s'éloigner
De moi
Je t'aime
Dans les pissenlits
Et cette odeur d'herbe
Un soir d'été
Enivrante
Je t'aime
Quand ton sang ne fait qu'un tour
Et emprunte mes artères
Bien dégagées
Comme un jour férié
Je t'aime
Au zénith du firmament
Paroxystique
Du summum
Fantasmatique
De toi
Je t'aime
Avec délices
Qu'il faudra bien
Cueillir un jour
Et serrer délicatement
Dans ce panier d'osier
Je t'aime
Quand tu dors
Et que battent
Au dehors
Les volets
Sous le grand vent
Je t'aime
Et je n'en reviens
Pas à quel point
Sur tes lèvres
Se posent les miennes
Je t'aime
A la Chantilly
Avec ma cerise
Sur ton gâteau
Je t'aime
Même
A des kilomètres
A la ronde
Je t'aime
Et je te paye de frissons
Sous cette couette
De bon aloi
Je t'aime
En suspension
Dans l'espace
Attendant
Que ta capsule
Me récupère
Je t'aime
Prioritairement
A gauche
En tendant bien le bras
Pour indiquer
Que je me tourne vers toi
Je t'aime
Surtout beaucoup
Quand j'aperçois
Tes petits pieds
Nus
Dans des mocassins
Je t'aime
Dans la farine
Où je pétris
Avec soin
Tes miches blanches
Je t'aime
Au paprika
Au train où vont les choses
Au secours
Au grand dam
Je t'aime
Soit-disant à la folie
Mais l'insensé serait
De ne pas t'aimer
Je t'aime
Au milieu de la foule
Au milieu de cette grande place vide
Au milieu de toi
Je t'aime
Si fort
Que j'en oublie
De faire autre chose
Je t'aime
Sur les conseils
De mes cinq sens
Je t'aime
Sans le moindre doute
Sans une ombre d'hésitation
Sans culotte
Je t'aime
En plein dans le mille
A gorge déployée
Si douce
Je t'aime
Et je redoute
Ce moment où
Tu dis :
"Faut y'aller !"
Je t'aime
Dans ce supermarché
Où tout est bien rangé
Pas comme mes désirs
Qui batifolent
Sous ta chemisette
Je t'aime
En catimini
Forcée
Aux petites heures du jour
Un peu plié
Je t'aime
Sans les feuilles
Qui couvrent tes beautés
Charnues
Comme un trésor
A dévorer
Je t'aime
Et je te vois
A travers
Le verre dépoli
De l’œil de Vermeer
Comme la fille en bleu
Lisant ma lettre
Sous la lumière qui pleut
Par la fenêtre
Je t'aime
A décorner
Les escargots
Les gazelles
Les rhinopharyngites féroces
Je t'aime
A la sauce blanche
Bien épicée
Au fond de la cuisine
Je t'aime
En trombe carabinée
Lorsque tu te réveilles
Sérieuse et souriante
Je t'aime
Sous tout rapport
De fond en comble
En léchant le fond
Pour n'en rien perdre
Je t'aime
Quand je te vois
Et qu'il me vient l'idée
A quel point
Tu es nue
Sous tes vêtements
Je t'aime
Jusque dans les détours
De tes rêves lourds
Qui te font sursauter
Dans ton sommeil
Je t'aime
Dans le silence des chapelles
Où nous entrons ensemble
Emus
Je t'aime
Parfois
Même
Sans les mains
Je t'aime
Quand j'entends
Le chant d'un oiseau
Je sais que tu m'appelles
Je t'aime
Et je rêve indolent
T'entendant t'activer
Dans la salle de bain
Que je suis
L'eau de ta douche
Je t'aime
En forme de spirale
Qui descend plus profond
Dans les caves du plaisir
Avec toi
Je t'aime
Comme un cheveu sur la soupe
Qu'on laperait
En ricanant
Et se guettant
Du coin de l'oeil
Je t'aime
De ce duvet qui le cerne,
Noir
Jusqu'à toute cette moiteur
Si bienvenue
Je t'aime
Entre chien et loup
Du coq à l'âne
Contre vents
Et ma raie
Je t'aime
Si j'en crois
L'aiguille
De mon radar
Je t'aime
Ivrement
Comme une abeille tombée
Dans un bol de pollen
Je t'aime
Sans coup férir
Mais en te murmurant
Des bêtises
Qui te font rire
Je t'aime
Comme un abricot
Un peu mûr
Et juteux
Je t'aime
Toute enrobée
De nudité
Fragile
Je t'aime
En bataille
En dépenaille
Avec dans les cheveux
Des brins de paille
Je t'aime
A grands coups de serpe
Dans l'ennui
Mortel
Des jours sans toi
Que je lacère
Je t'aime
Et je divague
Et encore tant de choses
Qui te parlent de l'eau
Je t'aime
Et tant pis si ça coule
Un peu dans tes cheveux
Je t'aime
En vert
En vers
Envers
Et contre toute
Idée de rime
Je t'aime
A fond les ballons
Les deux hémisphères
De ta poitrine blanche
Je t'aime
A la une
Et encore plus souvent
En pages intérieures
Je t'aime
Oui, je sais,
C'est trop
Mais que veux-tu
Qu'j'y fasse ?
C'est la vie baby !
Je t'aime
Et j'exagère
Certainement
Mais pas assez
Je t'aime
Lorsque tu me regardes
Plissant les yeux
Essayant de deviner
Et souriant
Je t'aime
Au plus fort de la tempête
Parce que
Qu'est-ce qu'on s'en fout
Des coups de foudre!
Je t'aime
En plein dans le coeur
Et bon, ça éclabousse
Mais fallait s'y attendre
Je t'aime
Sur le bout des doigts
Sur le bout de la langue
Rubis sur l'ongle
Je t'aime
A toute heure,
Du petit déj'
Au bol de thé
Pris dans la nuit
Je t'aime
Même quand la voisine passe
La tête à la fenêtre et lance :
"Vous avez vu ce beau temps ?"
Je t'aime
Mais bon ça sert à quoi
D'le répéter
Comme ça ?
C'est à cause de l'idée fixe
De ton sexe
Je t'aime
Et ce n'est pas
sans conséquences
Faudra changer les draps
Je t'aime
Et je vois
Dans le marc
De ce café
Que je ne vais pas bien
Dormir cette nuit
Je t'aime
Et pensant à Gaston Couté
J'imagine comment
Je t'aimerai
Un jour
Sur le pressoir
Je t'aime
Quand tentant de rassembler mes esprits
Je constate avec bonheur
Que ton parfum
Disperse
Tout désir de raison
Je t'aime
Et pense à ces grosses gouttes
De pluie d'orage
Et ces éclairs
Qui rythmaient les ébats
D'Héloïse et d'Abélard
Je t'aime
Et je me cale en mode
"Stand by"
Pour que plus rien ne bouge
Et que tu oublies
Qu'il est grand temps
De me dire "bye"
Je t'aime
Et ces nuits d'hiver
Glacées
Sont déjà loin
Je t'aime
Dans la remise du jardin
Et je pense aux râteaux
Que j'ai pris
A la pelle
Je t'aime
Et les gargouilles de Notre-Dame
Peuvent bien grimacer
Tu continues
A m'enlacer
Et tu n'es pas de pierre
Je t'aime
Sous une pluie de souvenirs
D'où ressort tout trempé
Le parapluie
De Georges Brassens
Je t'aime
Et que m'importent
Les volcans éveillés
Ils ne nous empêcheront jamais
De voler
Je t'aime
Et j'implore mes ancêtres
De te garder
Près de moi
Serrée
Je t'aime
Et je te veux
Libre de toute liaison
Y-compris
De la mienne
Je t'aime
Et n'hésitons jamais
A pousser mémé
Dans les orties
Mais ensemble
Je t'aime
Et je suis prêt
Pour rester près de toi
Vois-tu l'abnégation
A manger du soja
Je t'aime
Sans plus de façons
Qu'une culotte de coton
Et d'un soutien-gorge
De dentelle
Si faciles à ôter
Je t'aime
Dans ce hamac
Où seules
Les mouches drosophiles
Sorties des pommes trop mûres
Ayant roulé dans l'herbe
Sauront comme je t'enfile
Je t'aime
Et comme le loup la grand mère
Je te dévorerai
Et chausserai
Tes lunettes
De starlette
Je t'aime
Et quand les cons iront bosser
Pour gagner toujours plus
De bibelots
Nous resterons couchés
Je t'aime
Au grand soupir des gens du lieu
Comment peut-elle s'amouracher
D'un type aussi vilain
Que vieux
Je t'aime
Et je te veux
A la crème fouettée
pour te lécher partout
Je t'aime
Quand tu reviens te caler
Au creux
De ce lit tout chaud
Comme un chausson aux pommes
Sorti du four
Je t'aime
Et je ne me souviens pas avoir
Vécu si tant
En couleurs
Je t'aime
C'est-il si étrange ?
Ces heures accumulées
Prennent la couleur
Et l'odeur
De l'orange
De Noël
Je t'aime
Très grave
Grièvement
Comme disent les journaux
Mais que je t'aime
N'est pas un fait divers
Je t'aime
De la cave au grenier
dans des cartons d'emballage
Tout faits exprès
Pour emballer les gonzesses
Je t'aime
Et ça suppose
Un sérieux
Que nous ne nous connaissions pas
mais ça se termine toujours
Par un petit sourire
En coin
Je t'aime
Au saut du lit
Acidulé
Aussi adulée
Qu'un solo
d'lolos
Je t'aime
Mais j'm'en fous moi
Que la mer se retire
Chaque jour
Je veux rester en toi
Je t'aime
Avec tes bras, tes jambes
Ton ventre, tes yeux
Pis tout le reste
Si possible
Bien assemblé
Dans un paquet
A déballer
Je t'aime
Et si nous continuons
A nous déshabiller
Ça va finir par se voir
Je t'aime
Sans aucun doute
Mais qui es-tu ?
Et quand l'eau bout
de mes souvenirs
Je me dis que c'est cuit
Je t'aime
Et je ne bouge plus
Pour ne pas t'abîmer
Je me sais pachyderme
Et toi de porcelaine
Je t'aime
Dans ce grand champ de ruine
Où ne subsiste
Qu'un monument debout
Mon désir de toi
Je t'aime
Et quand je le murmure
Tu souris
Et tu rougis
Un peu
Je t'aime
Et je me demande
Comment tu as fait
Pour vivre sans moi
Quand moi-même
Je n'y arrive pas
Je t'aime
A contresens
Sur la bretelle
De ton chemisier
Je t'aime
Et cela fait longtemps
Que j'ai repéré
Chez toi
Les zones poreuses
Où transpirent
Et osmosent
Les désirs
Je t'aime
En toute exubérance
Malgré surtout à cause de parce que
Tes frêles épaules
Je t'aime
Sans un sou, sans un dessous
Sans rien du tout en fait
Et n'est-ce pas mieux ?
Je t'aime
Parce que tu aimes
Tout ce que j'aime
A l'exception
Des autres filles
Je t'aime
Dans ce grand amphi vide
Où un professeur émérite
T'explique doctement
Preuve à l'appui
Qu'il est dangereux
De s'éloigner
De moi
Je t'aime
Dans les pissenlits
Et cette odeur d'herbe
Un soir d'été
Enivrante
Je t'aime
Quand ton sang ne fait qu'un tour
Et emprunte mes artères
Bien dégagées
Comme un jour férié
Je t'aime
Au zénith du firmament
Paroxystique
Du summum
Fantasmatique
De toi
Je t'aime
Avec délices
Qu'il faudra bien
Cueillir un jour
Et serrer délicatement
Dans ce panier d'osier
Je t'aime
Quand tu dors
Et que battent
Au dehors
Les volets
Sous le grand vent
Je t'aime
Et je n'en reviens
Pas à quel point
Sur tes lèvres
Se posent les miennes
Je t'aime
A la Chantilly
Avec ma cerise
Sur ton gâteau
Je t'aime
Même
A des kilomètres
A la ronde
Je t'aime
Et je te paye de frissons
Sous cette couette
De bon aloi
Je t'aime
En suspension
Dans l'espace
Attendant
Que ta capsule
Me récupère
Je t'aime
Prioritairement
A gauche
En tendant bien le bras
Pour indiquer
Que je me tourne vers toi
Je t'aime
Surtout beaucoup
Quand j'aperçois
Tes petits pieds
Nus
Dans des mocassins
Je t'aime
Dans la farine
Où je pétris
Avec soin
Tes miches blanches
Je t'aime
Au paprika
Au train où vont les choses
Au secours
Au grand dam
Je t'aime
Soit-disant à la folie
Mais l'insensé serait
De ne pas t'aimer
Je t'aime
Au milieu de la foule
Au milieu de cette grande place vide
Au milieu de toi
Je t'aime
Si fort
Que j'en oublie
De faire autre chose
Je t'aime
Sur les conseils
De mes cinq sens
Je t'aime
Sans le moindre doute
Sans une ombre d'hésitation
Sans culotte
Je t'aime
En plein dans le mille
A gorge déployée
Si douce
Je t'aime
Et je redoute
Ce moment où
Tu dis :
"Faut y'aller !"
Je t'aime
Dans ce supermarché
Où tout est bien rangé
Pas comme mes désirs
Qui batifolent
Sous ta chemisette
Je t'aime
En catimini
Forcée
Aux petites heures du jour
Un peu plié
Je t'aime
Sans les feuilles
Qui couvrent tes beautés
Charnues
Comme un trésor
A dévorer
Je t'aime
Et je te vois
A travers
Le verre dépoli
De l’œil de Vermeer
Comme la fille en bleu
Lisant ma lettre
Sous la lumière qui pleut
Par la fenêtre
Je t'aime
A décorner
Les escargots
Les gazelles
Les rhinopharyngites féroces
Je t'aime
A la sauce blanche
Bien épicée
Au fond de la cuisine
Je t'aime
En trombe carabinée
Lorsque tu te réveilles
Sérieuse et souriante
Je t'aime
Sous tout rapport
De fond en comble
En léchant le fond
Pour n'en rien perdre
Je t'aime
Quand je te vois
Et qu'il me vient l'idée
A quel point
Tu es nue
Sous tes vêtements
Je t'aime
Jusque dans les détours
De tes rêves lourds
Qui te font sursauter
Dans ton sommeil
Je t'aime
Dans le silence des chapelles
Où nous entrons ensemble
Emus
Je t'aime
Parfois
Même
Sans les mains
Je t'aime
Quand j'entends
Le chant d'un oiseau
Je sais que tu m'appelles
Je t'aime
Et je rêve indolent
T'entendant t'activer
Dans la salle de bain
Que je suis
L'eau de ta douche
Je t'aime
En forme de spirale
Qui descend plus profond
Dans les caves du plaisir
Avec toi
Je t'aime
Comme un cheveu sur la soupe
Qu'on laperait
En ricanant
Et se guettant
Du coin de l'oeil
Je t'aime
De ce duvet qui le cerne,
Noir
Jusqu'à toute cette moiteur
Si bienvenue
Je t'aime
Entre chien et loup
Du coq à l'âne
Contre vents
Et ma raie
Je t'aime
Si j'en crois
L'aiguille
De mon radar
Je t'aime
Ivrement
Comme une abeille tombée
Dans un bol de pollen
Je t'aime
Sans coup férir
Mais en te murmurant
Des bêtises
Qui te font rire
Je t'aime
Comme un abricot
Un peu mûr
Et juteux
Je t'aime
Toute enrobée
De nudité
Fragile
Je t'aime
En bataille
En dépenaille
Avec dans les cheveux
Des brins de paille
Je t'aime
A grands coups de serpe
Dans l'ennui
Mortel
Des jours sans toi
Que je lacère
Je t'aime
Et je divague
Et encore tant de choses
Qui te parlent de l'eau
Je t'aime
Et tant pis si ça coule
Un peu dans tes cheveux
Je t'aime
En vert
En vers
Envers
Et contre toute
Idée de rime
Je t'aime
A fond les ballons
Les deux hémisphères
De ta poitrine blanche
Je t'aime
A la une
Et encore plus souvent
En pages intérieures
Je t'aime
Oui, je sais,
C'est trop
Mais que veux-tu
Qu'j'y fasse ?
C'est la vie baby !
Je t'aime
Et j'exagère
Certainement
Mais pas assez
Je t'aime
Lorsque tu me regardes
Plissant les yeux
Essayant de deviner
Et souriant
Je t'aime
Au plus fort de la tempête
Parce que
Qu'est-ce qu'on s'en fout
Des coups de foudre!
Je t'aime
En plein dans le coeur
Et bon, ça éclabousse
Mais fallait s'y attendre
Je t'aime
Sur le bout des doigts
Sur le bout de la langue
Rubis sur l'ongle
Je t'aime
A toute heure,
Du petit déj'
Au bol de thé
Pris dans la nuit
Je t'aime
Même quand la voisine passe
La tête à la fenêtre et lance :
"Vous avez vu ce beau temps ?"
Je t'aime
Mais bon ça sert à quoi
D'le répéter
Comme ça ?
C'est à cause de l'idée fixe
De ton sexe
Je t'aime
Et ce n'est pas
sans conséquences
Faudra changer les draps
Je t'aime
Et je vois
Dans le marc
De ce café
Que je ne vais pas bien
Dormir cette nuit
Je t'aime
Et pensant à Gaston Couté
J'imagine comment
Je t'aimerai
Un jour
Sur le pressoir
Je t'aime
Quand tentant de rassembler mes esprits
Je constate avec bonheur
Que ton parfum
Disperse
Tout désir de raison
Je t'aime
Et pense à ces grosses gouttes
De pluie d'orage
Et ces éclairs
Qui rythmaient les ébats
D'Héloïse et d'Abélard
Je t'aime
Et je me cale en mode
"Stand by"
Pour que plus rien ne bouge
Et que tu oublies
Qu'il est grand temps
De me dire "bye"
Je t'aime
Et ces nuits d'hiver
Glacées
Sont déjà loin
Je t'aime
Dans la remise du jardin
Et je pense aux râteaux
Que j'ai pris
A la pelle
Je t'aime
Et les gargouilles de Notre-Dame
Peuvent bien grimacer
Tu continues
A m'enlacer
Et tu n'es pas de pierre
Je t'aime
Sous une pluie de souvenirs
D'où ressort tout trempé
Le parapluie
De Georges Brassens
Je t'aime
Et que m'importent
Les volcans éveillés
Ils ne nous empêcheront jamais
De voler
Je t'aime
Et j'implore mes ancêtres
De te garder
Près de moi
Serrée
Je t'aime
Et je te veux
Libre de toute liaison
Y-compris
De la mienne
Je t'aime
Et n'hésitons jamais
A pousser mémé
Dans les orties
Mais ensemble
Je t'aime
Et je suis prêt
Pour rester près de toi
Vois-tu l'abnégation
A manger du soja
Je t'aime
Sans plus de façons
Qu'une culotte de coton
Et d'un soutien-gorge
De dentelle
Si faciles à ôter
Je t'aime
Dans ce hamac
Où seules
Les mouches drosophiles
Sorties des pommes trop mûres
Ayant roulé dans l'herbe
Sauront comme je t'enfile
Je t'aime
Et comme le loup la grand mère
Je te dévorerai
Et chausserai
Tes lunettes
De starlette
Je t'aime
Et quand les cons iront bosser
Pour gagner toujours plus
De bibelots
Nous resterons couchés
Je t'aime
Au grand soupir des gens du lieu
Comment peut-elle s'amouracher
D'un type aussi vilain
Que vieux
Je t'aime
Et je te veux
A la crème fouettée
pour te lécher partout
Je t'aime
Quand tu reviens te caler
Au creux
De ce lit tout chaud
Comme un chausson aux pommes
Sorti du four
Je t'aime
Et je ne me souviens pas avoir
Vécu si tant
En couleurs
Je t'aime
C'est-il si étrange ?
Ces heures accumulées
Prennent la couleur
Et l'odeur
De l'orange
De Noël
Je t'aime
Très grave
Grièvement
Comme disent les journaux
Mais que je t'aime
N'est pas un fait divers
Je t'aime
De la cave au grenier
dans des cartons d'emballage
Tout faits exprès
Pour emballer les gonzesses
Je t'aime
Et ça suppose
Un sérieux
Que nous ne nous connaissions pas
mais ça se termine toujours
Par un petit sourire
En coin
Je t'aime
Au saut du lit
Acidulé
Aussi adulée
Qu'un solo
d'lolos
Je t'aime
Mais j'm'en fous moi
Que la mer se retire
Chaque jour
Je veux rester en toi
Je t'aime
Avec tes bras, tes jambes
Ton ventre, tes yeux
Pis tout le reste
Si possible
Bien assemblé
Dans un paquet
A déballer
Je t'aime
Et si nous continuons
A nous déshabiller
Ça va finir par se voir
Je t'aime
Sans aucun doute
Mais qui es-tu ?
vendredi 7 mai 2010
Sans titre
Le désert avance
Autour de moi
Le silence se fait
Et l'indifférence
Les ombres sont des pierres
Fossilisés
Les enthousiasmes
Où sont-ils les faiseurs de pluie ?
Les marchands de couleur
De ma vie
Mes amis
Les copains qui m'ont fait pleurer
Ceux qu'on compte
Disait Desproges
Sur les doigts de la main
Du baron Empain
Où sont-ils ?
Les ailes des primes années
Devenues
Sans y prendre garde
Zone à rides
Oh le beau ménage
A mon insu
Mais c'est normal
Quand on ne supporte plus
Que le doux silence
Qu'autour de moi
Le désert avance
Autour de moi
Le silence se fait
Et l'indifférence
Les ombres sont des pierres
Fossilisés
Les enthousiasmes
Où sont-ils les faiseurs de pluie ?
Les marchands de couleur
De ma vie
Mes amis
Les copains qui m'ont fait pleurer
Ceux qu'on compte
Disait Desproges
Sur les doigts de la main
Du baron Empain
Où sont-ils ?
Les ailes des primes années
Devenues
Sans y prendre garde
Zone à rides
Oh le beau ménage
A mon insu
Mais c'est normal
Quand on ne supporte plus
Que le doux silence
Qu'autour de moi
Le désert avance
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